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18 mars 2017

"Le bon confesseur" selon le Pape François

 

Portrait-robot du « bon confesseur » selon le pape François

 « Confesser est une priorité pastorale », dit-il à la Pénitencerie apostolique (traduction complète)

 17 mars 2017

 

 Le pape François confesse © L'Osservatore Romano

 

Discours du pape François

 Chers frères,

 Je suis heureux de vous rencontrer à cette première audience avec vous après le Jubilé de la miséricorde, à l’occasion du cours annuel sur le for interne. J’adresse mes salutations cordiales au cardinal Grand Pénitencier, et je le remercie pour ses aimables paroles. Je salue le régent, les prélats, les officials et le personnel de la Pénitencerie, les collèges des pénitenciers ordinaires et extraordinaires des basiliques papales « in Urbe » et vous tous, participants à ce cours.

 

En réalité, je vous le confesse, le tribunal de la Pénitencerie est le type de tribunal que j’aime beaucoup. Parce que c’est un « tribunal de la miséricorde » auquel on s’adresse pour obtenir ce médicament indispensable pour notre âme qu’est la miséricorde divine !

 

Votre cours sur le for interne qui contribue à la formation de bons confesseurs, est plus que jamais utile et je dirais même nécessaire de nos jours. Certes, on ne devient pas de bons confesseurs grâce à un cours, non ; l’école du confessionnal est une « longue école » qui dure toute la vie. Mais qu’est-ce qu’un « bon confesseur » ? Comment devient-on un bon confesseur ?

 

Je voudrais indiquer à ce propos trois aspects.

 

  1. Le « bon confesseur » est avant tout un véritable ami de Jésus, bon pasteur. Sans cette amitié, il sera bien difficile de faire mûrir cette paternité, si nécessaire dans le ministère de la réconciliation. Être amis de Jésus signifie avant tout cultiver la prière. D’une part une prière personnelle avec le Seigneur, demandant sans cesse le don de la charité pastorale, et d’autre part une prière spécifique pour l’exercice de la tâche de confesseur et pour les fidèles, frères et sœurs qui s’approchent de nous à la recherche de la miséricorde de Dieu.

 

Un ministère de la Réconciliation « enveloppé de prière » sera le reflet crédible de la miséricorde de Dieu et évitera ces duretés et incompréhensions qui pourraient parfois être générées aussi dans la rencontre sacramentelle. Un confesseur qui prie sait bien qu’il est lui-même le premier pécheur et le premier pardonné. On ne peut pardonner dans le sacrement sans être conscient que l’on a été pardonné avant. Et la prière est donc la première garantie pour éviter toute attitude de dureté qui juge inutilement le pécheur et non le péché.

 

Dans la prière il est nécessaire d’implorer le don d’un cœur blessé, capable de comprendre les blessures des autres et de les guérir avec l’huile de la miséricorde, celui que le bon Samaritain a versé sur les plaies de ce malheureux de qui personne n’avait eu pitié (cf. Lc 10,34)

 

Dans la prière, nous devons demander le don précieux de l’humilité pour qu’il apparaisse toujours clairement que le pardon est un don gratuit et surnaturel de Dieu, dont nous sommes de simples, bien que nécessaires, administrateurs, par la volonté même de Jésus ; et Il se réjouira certainement si nous faisons un large usage de sa miséricorde.

 

Dans la prière, ensuite, nous invoquons toujours l’Esprit-Saint, qui est un Esprit de discernement et de compassion. L’esprit permet de s’identifier avec les souffrances des sœurs et des frères qui s’approchent du confessionnal et de les accompagner avec un discernement prudent et mûr et avec une véritable compassion pour leurs souffrances, causées par la pauvreté du péché.

 

  1. Le bon confesseur est, en second lieu, un homme de l’Esprit, un homme du discernement. Que de mal est fait à l’Église par ce manque de discernement ! Que de mal fait aux âmes par un agir qui ne plonge pas ses racines dans l’écoute humble de l’Esprit-Saint et de la volonté de Dieu. Le confesseur ne fait pas sa volonté et n’enseigne pas sa propre doctrine. Il est appelé à faire toujours et seulement la volonté de Dieu, en pleine communion avec l’Église dont il est le ministre, c’est-à-dire le serviteur.

    Le discernement permet de distinguer toujours, pour ne pas confondre, ne pas faire un amalgame. Le discernement éduque le regard et le cœur, permettant cette délicatesse d’esprit si nécessaire devant celui qui ouvre le sanctuaire de sa conscience pour en recevoir lumière, paix et miséricorde.

    Le discernement est nécessaire aussi parce que, celui qui s’approche du confessionnal, peut venir des situations les plus disparates ; il pourrait aussi avoir des troubles spirituels, dont la nature doit être soumise à un discernement attentif, tenant compte de toutes les circonstances existentielles, ecclésiales, naturelles et surnaturelles. Si le confesseur se rendait compte de la présence de véritables troubles spirituels – qui peuvent aussi être en grande partie psychiques, et cela doit être vérifié à travers une saine collaboration avec les science humaines – il ne devra pas hésiter de faire référence à ceux qui, dans le diocèse, sont chargés de ce ministère délicat et nécessaire, à savoir les exorcistes. Mais ceux-ci doivent être choisis avec un grand soin et beaucoup de prudence.

 

  1. Enfin, le confessionnal est aussi un véritable lieu d’évangélisation. En effet, il n’y a pas d’évangélisation plus authentique que la rencontre avec le Dieu de la miséricorde, avec le Dieu qui est miséricorde. Rencontrer la miséricorde signifie rencontrer le vrai visage de Dieu, tel que le Seigneur Jésus nous l’a révélé.

    Le confessionnal est alors un lieu d’évangélisation et donc de formation. Dans le dialogue, bien que bref, qu’il crée avec le pénitent, le confesseur est appelé à discerner ce qui est plus utile et ce qui est carrément nécessaire au chemin spirituel de ce frère ou de cette sœur ; parfois il sera nécessaire de ré-annoncer les vérités de la foi les plus élémentaires, le noyau incandescent, le kérygme, sans lequel l’expérience de l’amour de Dieu et de sa miséricorde resterait comme muette ; parfois, il s’agira d’indiquer les fondements de la vie morale, toujours en rapport avec la vérité, au bien et à la volonté du Seigneur. Il s’agit d’une œuvre de discernement prompt et intelligent, qui peut faire beaucoup de bien aux fidèles.

    En effet, le confesseur est appelé quotidiennement à se rendre dans les « périphéries du mal et du péché » – ce n’est pas une belle périphérie ! – et son œuvre représente une authentique priorité pastorale. Confesser est une priorité pastorale. S’il vous plaît, qu’il n’y ait pas des panneaux : « Confessions uniquement le lundi, le mercredi de telle à telle heure ». On confesse chaque fois qu’on te le demande. Et si tu es là [dans le confessionnal] en train de prier, tu es avec le confessionnal ouvert, qui est le cœur de Dieu ouvert.

    Chers frères, je vous bénis et je vous souhaite d’être de bons confesseurs : immergés dans la relation avec le Christ, capables de discernement dans l’Esprit-Saint et prêts à saisir l’occasion d’évangéliser.

    Priez toujours pour les frères et sœurs qui s’approchent du sacrement du pardon. Et s’il vous plaît, priez aussi pour moi.

    Et je ne voudrais pas finir sans quelque chose qui m’est venu à l’esprit quand le cardinal préfet a parlé. Il a parlé des clés et de la Vierge Marie, et cela m’a plu et je dirai une chose… deux choses. Cela m’a fait beaucoup de bien quand, étant jeune, je lisais le livre de saint Alphonse Marie de Liguori sur la Vierge Marie : les gloires de Marie. À la fin de chaque chapitre, il y avait toujours un miracle de la Vierge Marie, par lequel elle entrait au milieu de la vie et arrangeait les choses. Et la seconde chose. Sur la Vierge Marie, il y a une légende, une tradition dont on m’a dit qu’elle existe dans le sud de l’Italie : la Vierge des mandariniers. C’est une terre où il y a beaucoup de mandariniers, n’est-ce pas ? Et on dit qu’elle est la patronne des voleurs [il rit ; ils rient]. On dit que les voleurs vont prier là-bas. Et la légende, à ce qu’on dit, est que les voleurs qui prient la Vierge des mandariniers, lorsqu’ils meurent, il y a la queue devant Pierre qui a les clés et qui ouvre pour laisser passer quelqu’un, puis il ouvre et en laisse passer un autre ; et la Vierge Marie, quand elle voit l’un d’entre eux, lui fait signe de se cacher ; et puis lorsqu’ils sont tous passés, Pierre ferme et la nuit tombe et la Vierge Marie l’appelle par la fenêtre et le fait entrer par la fenêtre. C’est un récit populaire mais il est très beau : pardonner avec notre Maman à ses côtés ; pardonner avec sa Mère. Parce que cette femme, cet homme qui vient au confessionnal, a une Mère au ciel qui lui ouvrira la porte et l’aidera au moment d’entrer au ciel. Toujours la Vierge Marie, parce que la Vierge Marie nous aide aussi dans l’exercice de la miséricorde. Je remercie le cardinal pour ces deux signes : les clés et la Vierge Marie. Merci beaucoup.

    Je vous invite – c’est l’heure – à prier ensemble l’Angelus : « Angelus Domini… »

     [Bénédiction]

    Ne dites pas que les voleurs vont au ciel ! Ne dites pas cela. [il rit ; ils rient]

 

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30 janvier 2017

"Merci Pape François"!!!

Monseigneur Di Falco, remercie le Pape François

Cher pape François,

            En ce début d'année 2017, merci de poursuivre ce que vous avez entrepris depuis votre élection pour réformer l'Église universelle et la Curie. Vous nous incitez à être plus fidèles à l'Évangile, et cela, malgré les contradictions et les oppositions que vous rencontrez, et notamment de la part de ceux qui devraient vous soutenir au sein même de la curie et des épiscopats.

Rien qu'en ce mois de janvier…

Merci pour le dicastère au service du développement humain intégral, institué ce 1er janvier, où vous avez pris personnellement en charge la section concernant les migrants et les réfugiés. Vous nous rappelez ainsi l'attention qui doit être celle des chrétiens pour tout être humain, peu importe son origine, sa religion, sa culture, son histoire.

Merci pour votre présence paternelle auprès des populations sinistrées des tremblements de terre en Italie, dans le diocèse de mon ami Mgr Renato Boccardo. En ce mois de janvier, en la fête du baptême du Seigneur, vous avez baptisé des enfants nés dans les villages victimes du séisme de cet été. Vous nous montrez ainsi que la vie est plus forte que la mort et que se faire proche de l'autre rend plus fort, plus humain.

 

Merci en ce jeudi 19 janvier, au cours de la semaine de l'unité qui vient de se dérouler, d'avoir dit que Luther souhaitait « renouveler l'Église, et non la diviser ». Vous nous rappelez ainsi que, comme dans tout divorce, les torts sont partagés. Rejeter toute la faute sur l'autre est un mauvais moyen de défense.

Merci en ce samedi 21 janvier d'avoir proposé, devant des juges et avocats de l'Église, « des antidotes pour éviter la multiplication des mariages nuls ». Tant de personnes croient que dès lors que la célébration à l'église a eu lieu, tout est bouclé, il n'y a plus rien à dire ni à faire. Il est facile de fermer les yeux sur tous ces mariages nuls qui s'ignorent, de décliner toute responsabilité dans ces mariages qui en fait n'en sont pas.

Merci pour la création, à votre demande, d'une commission à la Congrégation pour le culte divin chargée de débloquer la situation concernant les nouvelles traductions liturgiques. Vous faites confiance aux évêques et au travail des experts dans les diverses sphères linguistiques concernées. Vouloir traduire mot à mot, c'est trahir. Vous nous rappelez l'importance de l'inculturation, l'importance d'être davantage fidèle à l'esprit qu'à la lettre.

Merci de vous être montré ferme dans le conflit qui vous opposait au grand maître de l'Ordre de Malte. Comme si s'appeler « Ordre souverain de Malte » voulait dire être « souverain » par rapport à vous. Nous rendons grâce qu'en ce mercredi 25 janvier le grand-maître ait accepté de démissionner. L'Église est une communauté de foi qui agit avec et sous Pierre, « cum et sub Petro », et non pas sans et contre Pierre.

Dans ce qui vous oppose aux cœurs étriqués et formalistes, dans ce combat contre certains courants qui ne savent que dire « non » et souhaitent que tout reste comme avant, nombreux sont ceux qui veulent vous assurer de leur soutien. Car vous nous rappelez que Jésus est venu dire « oui » : oui à la vie, oui à l'amour, oui à la miséricorde, oui au pardon, et qu'il est venu dans le monde non pour le juger ni le condamner, mais pour le sauver (cf. Jean 3,17). Il aime chacun de nous, surtout les plus faibles, les plus démunis, les plus désemparés.

Ainsi que me le disait un jour un ami, animateur de télévision très connu : « Je n'attends pas que l'Église me dise que ce que je fais est mal, car, ça, je suis suffisamment grand pour le savoir, mais ce que j'attends d'elle, c'est qu'elle m'aime. »

Très cher pape François. Tous les cœurs meurtris se sentent aimés de vous. Grâce à vos paroles et à vos actes, ils apprennent à se libérer de ceux qui les condamnent et les enferment. Personne n'est définitivement enfermé dans son passé, dans son histoire, seuls sont prisonniers de leur destin ceux qui ont perdu toute espérance. Ce sont les hommes qui jugent et humilient, pas le Christ ! Merci, cher Pape François, de faire renaître cette Espérance dans les cœurs.

 

 

23 janvier 2017

L'aubergiste étonné

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

L'aubergiste étonné

Mardi, 10 janvier 2017

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°003 du 19 janvier 2017)

Pourquoi Jésus enseignait-il avec une autorité qui « étonnait » et conquérait, alors qu’en revanche, les scribes et les docteurs de la loi pouvaient seulement imposer les lois, mais « ils n’entraient pas dans le cœur du peuple »?

" ».La méditation du Pape François a été entièrement axée sur les différences entre l’« autorité réelle » de l’un, par rapport à l’ « autorité formelle » des autres. Une confrontation significative et éloquente, qui conduit à réfléchir sur le façon dont celui qui est appelé à « enseigner la vérité » peut tomber dans la tentation du « cléricalisme », au lieu de suivre la route de la « proximité aux personnes"

Le Pape s’est inspiré d’une parole tirée de l’Évangile du jour (Marc 1, 21-28), dans lequel « il est dit que les gens étaient étonnés ». Pourquoi cet « étonnement »? « A cause de la manière dont Jésus enseignait. En effet, il leur enseignait comme quelqu’un qui fait autorité et non comme les scribes, c’est-à-dire les docteurs de la loi ». Tous ces gens, en effet, enseignaient, « mais ils n’entraient pas dans le cœur du peuple » et donc ne faisait pas « autorité ». Le thème de l’autorité est récurrent dans l’Évangile. Celle de Jésus, en particulier, se retrouve « très souvent remise en question » précisément par les docteurs de la loi, par les pharisiens, par les prêtres et les scribes  : « Mais avec quelle autorité fais-tu cela ? ». Au fond de la question, il y a « le problème de l’autorité formelle et de l’autorité réelle ». Alors que les scribes et les pharisiens « avaient une autorité formelle », Jésus « avait une autorité réelle ». Mais « non parce qu’il était un séducteur ».

En effet, s’il est vrai que Jésus apportait un « enseignement nouveau », il est également vrai que « Jésus lui-même dit qu’il enseignait la loi jusqu’à son dernier point ». La nouveauté par rapport aux docteurs de la loi était que « Jésus enseignait la Vérité, mais avec autorité ». Il est alors important de comprendre « où est la différence de cette autorité ».

Le Pape a cherché à l’éclaircir en expliquant ses caractéristiques. « Tout d’abord, l’autorité de Jésus était une autorité humble : Jésus enseignait avec humilité ». Il avait une dimension de « service ». Donc, Jésus « servait les gens, expliquait les choses pour que les gens comprennent bien : il était au service des gens. Il avait une attitude de serviteur, et cela lui donnait de l’autorité ». Au contraire, les docteurs de la loi « avaient une psychologie de princes », et ils pensaient : « Nous sommes les maîtres, les princes et nous vous enseignons. Ce n’est pas un service : nous commandons, vous obéissez ». Une deuxième « attitude de l’autorité de Jésus » « était la proximité ». Il « n’était pas allergique aux gens : toucher les lépreux, les malades ne le dégoûtait pas ». Et « cette façon d’être proches des gens donne de l’autorité ». La comparaison avec les docteurs, les scribes et les prêtres est évidente : eux « s’éloignaient des gens, dans leur cœur ils méprisaient les gens, ils aimaient se distinguer, en se promenant sur les places bien habillés ». Ces docteurs « avaient une psychologie cléricaliste : ils enseignaient avec une autorité cléricaliste ». Jésus en revanche « était très proche des gens » et cela lui donnait de l’autorité.

En reprenant le fil du discours, François a résumé les caractéristiques de l’autorité de Jésus et a rappelé qu’en premier lieu « le chef est celui qui sert ». En deuxième lieu, il y a la « proximité ». Et enfin, il y a une « troisième différence » par rapport aux docteurs de la loi : la « cohérence ». Jésus « était cohérent, il vivait ce qu’il prêchait ». Et c’est celle-ci, a ajouté le Pape en se référant également à notre époque, « l’autorité que ressent le peuple de Dieu ».

Une autorité qui étonne et qui conquiert. Pour bien faire comprendre ce concept, le Pape, en conclusion de son homélie, a également rappelé la parabole du bon samaritain. Dans celle-ci, « il y a un quatrième personnage : l’aubergiste », qui — tel est le lien avec toute la méditation du Pape — a été étonné ; pas tellement étonné devant les blessures de ce pauvre homme, car il savait que sur ce chemin, sur cette route il y avait des brigands », ni par l’attitude du prêtre et du lévite, « parce qu’il les connaissait. Et ils savait quelle était leur façon de faire ». L’aubergiste est « étonné par ce samaritain » dont il ne comprenait pas le choix. Il pensait peut-être : « Mais il est fou! Mais c’est aussi un étranger, il n’est pas juif, c’est un pécheur... Mais il est fou, je ne comprends pas! ». Cela « est l’étonnement », le même « étonnement que les gens » devant Jésus, « parce que son autorité était une autorité humble, de service, c’était une autorité proche des gens et c’était une autorité cohérente ».

30 décembre 2016

« Se plaindre au Seigneur est une façon de prier

 « Se plaindre au Seigneur est une façon de prier »

Catéchèse du 28 décembre 2015 (Traduction intégrale)

  Se plaindre au Seigneur est une façon de prier », la lamentation « est une forme de foi », a affirmé le pape François à l’audience générale du 28 décembre 2016. Depuis la salle Paul VI du Vatican, il a assuré aussi que l’espérance ouvrait à « ce qui n’est même pas imaginable ».

Poursuivant sa série de catéchèses sur l’espérance, le pape a souligné que « la foi n’est pas seulement silence qui accepte tout sans répliquer, l’espérance n’est pas certitude qui te met à l’abri du doute et de la perplexité ». La foi, a-t-il ajouté, « c’est aussi lutter avec Dieu, lui montrer notre amertume, sans ‘pieuses’ dissimulations ».

L’espérance, a-t-il encore expliqué en méditant sur l’exemple du patriarche biblique Abraham, « c’est la capacité d’aller au-delà des raisonnement humains, de la sagesse et de la prudence du monde, au-delà de ce qui est normalement considéré comme le bon sens, pour croire dans l’impossible ».

« Il est temps de nous confier à Dieu, a conclu le pape François. Il n’y a rien de plus beau. L’espérance ne déçoit pas ».

 

Catéchèse du pape François

L’espérance chrétienne – 4. Abraham, père dans la foi et dans l’espérance

 

Chers frères et sœurs, bonjour !

 Saint Paul, dans la Lettre aux Romains, nous rappelle la grande figure d’Abraham, pour nous indiquer le chemin de la foi et de l’espérance. L’apôtre écrit ainsi sur lui : « Espérant contre toute espérance, il a cru ; ainsi est-il devenu le père d’un grand nombre de nations » (Rm 4,18); “Espérant contre toute espérance”. Ce concept est fort : même lorsqu’il n’y a pas d’espérance, j’espère. Notre père Abraham est comme cela. Saint Paul fait référence à la foi avec laquelle Abraham crut à la parole de Dieu qui lui promettait un enfant. Mais c’était vraiment faire confiance en espérant « contre toute espérance », tant ce que le Seigneur lui annonçait était invraisemblable, parce qu’il était âgé – il avait presque cent ans – et sa femme était stérile. Elle n’y était pas arrivé ! Mais Dieu l’a dit, et il crut. Il n’y avait pas d’espérance humaine parce qu’il était âgé et sa femme stérile: et lui il crut.

Confiant dans cette promesse, Abraham se met en chemin, accepte de quitter sa terre et de devenir un étranger, espérant en cet enfant “impossible” que Dieu devait lui donner malgré le fait que le sein de Sara fut désormais comme mort. Abraham croit, sa foi s’ouvre à une espérance en apparence déraisonnable; c’est la capacité d’aller au-delà des raisonnement humains, de la sagesse et de la prudence du monde, au-delà de ce qui est normalement considéré comme le bon sens, pour croire dans l’impossible. L’espérance ouvre de nouveaux horizons, rend capables de rêver ce qui n’est même pas imaginable. L’espérance fait entrer dans l’obscurité d’un avenir incertain pour marcher dans la lumière. Elle est belle, la vertu de l’espérance ; elle nous donne beaucoup de force pour marcher dans la vie.

Mais c’est un chemin difficile. Et vient le moment, y compris pour Abraham, de la crise du découragement. Il a fait confiance, il a quitté sa maison, sa terre, ses amis, … Tout. Il est parti, il est arrivé dans le pays que Dieu lui avait indiqué, le temps est passé. Faire un tel voyage en ce temps là ce n’était pas comme aujourd’hui, avec les avions – en quelques heures – ; il fallait des mois, des années ! Le temps est passé, mais l’enfant ne vient pas, le sein de Sara reste fermé dans sa stérilité.

Et Abraham, je ne dis pas qu’il perd patience, mais il se plaint au Seigneur. Nous apprenons aussi cela de notre père Abraham : se plaindre au Seigneur est une façon de prier. Parfois j’entends, quand je confesse : “je me suis plaint au Seigneur …”, et [je réponds]: “Mais non ! Plains-toi, Il est père !”. Et c’est une façon de prier : plains-toi au Seigneur, cela est bon. Abraham se plaint au Seigneur en disant : « ‘Mon Seigneur Dieu, […] je m’en vais sans enfant, et l’héritier de ma maison, c’est Élièzer de Damas’. (Elièzer était celui qui gérait toutes les affaires). Abraham dit encore : ‘Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier’. Alors cette parole du Seigneur fut adressée à Abram : ‘Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais quelqu’un de ton sang’. Puis il le fit sortir et lui dit : ‘Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… ‘ Et il déclara : ‘Telle sera ta descendance !’ Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste. » (Gn 15,2-6).

La scène se passe de nuit, dehors tout est noir, mais dans le cœur d’Abraham aussi, il y a l’obscurité de la déception, du découragement, de la difficulté de continuer à espérer dans quelque chose d’impossible. Désormais le patriarche est trop avancé en âge, il semble qu’il n’y ait plus de temps pour un enfant, et que ce sera un serviteur qui succédera en héritant tout.

Abraham s’adresse au Seigneur, mais même si Dieu est présent et parle avec lui, c’est comme s’il s’était éloigné, comme s’il n’avait pas tenu parole. Abraham se sent seul, il est vieux et fatigué, la mort plane. Comment continuer à faire confiance ?

Et pourtant, déjà sa lamentation est une forme de foi, c’est une prière. Malgré tout, Abraham continue à croire en Dieu et à espérer que quelque chose puisse encore arriver. Autrement, pourquoi interpeller le Seigneur, se plaindre à Lui, lui rappeler ses promesses ? La foi n’est pas seulement silence qui accepte tout sans répliquer, l’espérance n’est pas certitude qui te met à l’abri du doute et de la perplexité. Si souvent, l’espérance est obscurité ; mais l’espérance est là … qui te fait avancer. La foi c’est aussi lutter avec Dieu, lui montrer notre amertume, sans “pieuses” dissimulations. “Je me suis mis en colère contre Dieu et je lui ai dit ceci, cela …”. Mais Il est père, Il t’a compris : va en paix ! Il faut avoir ce courage ! Et cela est l’espérance. L’espérance c’est aussi ne pas avoir peur de voir la réalité pour ce qu’elle est et d’en accepter les contradictions.

 

Abraham donc, dans la foi, s’adresse à Dieu pour qu’il l’aide à continuer à espérer. C’est curieux, il ne demanda pas un enfant. Il demanda : “Aide-moi à continuer à espérer”, la prière pour avoir l’espérance. Et le Seigneur lui répond en insistant avec sa promesse invraisemblable : l’héritier ne sera pas un serviteur, mais un enfant né d’Abraham, engendré par lui. Rien n’a changé, de la part de Dieu. Il continue à confirmer ce qu’il avait déjà dit, et n’offre pas de prétextes à Abraham, pour qu’il se sente rassuré. Son unique sécurité est de se fier à la parole du seigneur et de continuer à espérer.

Et ce signe que Dieu donne à Abraham est une demande de continuer à croire et à espérer : « Regarde le ciel, et compte les étoiles… Telle sera ta descendance » (Gn 15,5). C’est encore une promesse, c’est encore quelque chose à attendre dans l’avenir. Dieu fait sortir Abraham de sa tente, en réalité de ses visions étriquées, et lui montre les étoiles. Pour croire, il fait savoir voir avec les yeux de la foi ; ce sont seulement des étoiles, que tout le monde peut voir, mais pour Abraham elles doivent devenir le signe de la fidélité de Dieu.

 

Rien de plus beau. L’espérance ne déçoit pas. Merci. C’est cela la foi, c’est cela le chemin de l’espérance que chacun de nous doit parcourir. Si à nous aussi il ne reste comme unique possibilité que celle de regarder les étoiles, alors il est temps de nous confier à Dieu.

 

 

 

10 décembre 2016

Pape François

 

 

Réforme de la Curie: les 12 critères de conduite du pape

Posted by Anne Kurian on 22 December, 2016

          

 Le pape François a donné douze critères de conduite pour poursuivre la réforme de la Curie romaine, le 22 décembre 2016 :

conversion personnelle, sens pastoral, sens missionnaire, rationalité, fonctionnalité, modernité, sobriété, subsidiarité, synodalité, catholicité, professionnalisme, gradualité.

Près de quatre ans après son élection, en présentant les traditionnels vœux de Noël aux membres de la Curie romaine, le pape a souligné que la réforme était « un processus délicat ». Il a appelé « l’engagement de tout le personnel de la Curie » dans « une spiritualité de service et de communion, puisque c’est l’antidote à tous les poisons de la vaine ambition et de la rivalité illusoire ».

Dans les critères qu’il a énumérés, il a aussi plaidé pour l’embauche de personnel venant « du monde entier », pour « l’accès d’un plus grand nombre de fidèles laïcs » dans les dicastères et pour « la valorisation du rôle de la femme ».

Pour la suite de la réforme, le pape François a souhaité aussi « une simplification et un allègement de la Curie » et une « réorganisation des compétences spécifiques des différents dicastères ».

« Il est indispensable d’archiver définitivement la pratique du promoveatur ut amoveatur » (promouvoir pour éloigner). « C’est un cancer », a-t-il insisté.

Au fil des critères, le pape François a rappelé à plusieurs reprises le rôle du pape, soulignant la nécessité que « tous les dicastères se réfèrent directement » à lui et que « des rencontres plus fréquentes et plus systématiques des différents préfets » aient lieu avec lui.

Critères du pape pour la conduite de la réforme (Verbatim)

Il y en a principalement douze : Individualité, Sens pastoral, Sens missionnaire, Rationalité, Fonctionnalité, Modernité, Sobriété, Subsidiarité, Synodalité, Catholicité, Professionnalité, Gradualité.

1. Individualité (Conversion personnelle)

Je répète de nouveau l’importance de la conversion individuelle sans laquelle tous les changements dans les structures seront inutiles. L’âme véritable de la réforme, ce sont les hommes qui en font partie et la rendent possible. En effet, la conversion personnelle supporte et renforce la conversion communautaire.

Il y a un fort lien d’échange entre l’attitude personnelle et l’attitude communautaire. Une seule personne peut apporter beaucoup de bien à tout le corps mais peut lui porter préjudice et le faire tomber malade. Et un corps sain est celui qui sait récupérer, accueillir, fortifier, soigner et sanctifier ses membres.

2. Sens pastoral (Conversion pastorale)

La Curie étant une communauté de service, et rappelant l’image du pasteur (cf. Ez 34, 16 ; Jn 10, 1-21), « il nous fait du bien à nous aussi, appelés à être pasteurs dans l’Église, de laisser le visage de Dieu Bon Pasteur nous illuminer, nous purifier, nous transformer et nous restituer pleinement renouvelés à notre mission. Que nous puissions, même sur nos lieux de travail, ressentir, cultiver et pratiquer un sens pastoral fort, avant tout envers les personnes que nous rencontrons tous les jours. Que personne ne se sente négligé ou maltraité, mais que chacun puisse faire l’expérience, avant tout ici, du soin prévenant du Bon Pasteur ». Derrière les papiers il y a des personnes.

L’engagement de tout le personnel de la Curie doit être animé par un sens pastoral et une spiritualité de service et de communion, puisque c’est l’antidote à tous les poisons de la vaine ambition et de la rivalité illusoire. En ce sens le bienheureux Paul VI avertissait : « Que la Curie Romaine ne soit pas une bureaucratie, comme certains la jugent à tort, prétentieuse et apathique, seulement juridique et ritualiste, ni une école d’ambitions cachées et de sourds antagonismes, comme d’autres l’accusent ; mais qu’elle soit une véritable communauté de foi et de charité, de prière et d’action ; communauté de frères et de fils du Pape qui font tout, chacun dans le respect de la compétence d’autrui et avec un sens de la collaboration, pour le servir dans son service des frères et des fils de l’Église universelle et de la terre entière ».

3. Sens missionnaire (Christocentrisme)

C’est la fin principale de tout service ecclésiastique, celle qui consiste à porter la joyeuse annonce aux extrémités de la terre, comme nous le rappelle le magistère conciliaire, parce qu’ « il y a des structures ecclésiales qui peuvent arriver à favoriser un dynamisme évangélisateur ; également les bonnes structures sont utiles quand une vie les anime, les soutient et les guide. Sans une vie nouvelle et un authentique esprit évangélique, sans fidélité de l’Église à sa propre vocation, toute nouvelle structure se corrompt en peu de temps ».

4. Rationalité

Sur la base du principe selon lequel tous les Dicastères sont juridiquement égaux entre eux, une rationalisation des organismes de la Curie Romaine est nécessaire pour mettre en évidence le fait que chaque Dicastère a des compétences propres. Ces compétences doivent être respectées mais aussi réparties avec rationalité, avec efficacité et efficience. Aucun Dicastère ne peut donc s’attribuer la compétence d’un autre Dicastère, selon ce qui est fixé par le droit, et d’autre part, tous les Dicastères se réfèrent directement au Pape.

5. Fonctionnalité

Le regroupement éventuel de deux – ou plus – Dicastères, compétents sur des matières proches ou en relations étroites, en un unique Dicastère sert d’un côté à donner au Dicastère en question une importance plus grande (également à l’extérieur) ; d’un autre côté, la contiguïté et l’interaction des réalités particulières dans un unique Dicastère aident à avoir une plus grande fonctionnalité (les deux nouveaux Dicastères d’institution récente en sont un exemple).

La fonctionnalité nécessite aussi la révision continuelle des rôles et de l’adéquation des compétences et des responsabilités du personnel, et, en conséquence, la réalisation de mutations, d’embauches, d’interruptions et aussi de promotions.

6. Modernité (Mise à jour)

C’est-à-dire la capacité de lire et d’écouter les “signes des temps”. En ce sens « nous prenons sans délai les mesures nécessaires afin que les dicastères de la Curie Romaine soient conformes aux situations de notre temps et s’adaptent aux nécessités de l’Église universelle ». Cela était demandé par le Concile Vatican II : « Que les Dicastères de la Curie Romaine soient soumis à une nouvelle organisation plus en rapport avec les besoins des temps, des pays et des rites, notamment en ce qui concerne leur nombre, leur nom, leur compétence, leurs méthodes propres de travail et la coordination de leurs travaux ».

7. Sobriété

Dans cette perspective, une simplification et un allègement de la Curie sont nécessaires : regroupement ou fusion de Dicastères selon les matières de compétence et simplification interne de chaque Dicastère ; éventuelles suppressions de Bureaux qui ne correspondent plus aux nécessités contingentes. Intégration dans les Dicastères, ou réduction, des commissions, académies, comités, etc… le tout en vue de l’indispensable sobriété nécessaire à un témoignage correct et authentique.

8. Subsidiarité

Réorganisation des compétences spécifiques des différents Dicastères, si nécessaire en les transférant d’un Dicastère à un autre, afin d’atteindre l’autonomie, la coordination et la subsidiarité dans les compétences, ainsi que l’interrelation dans le service.

En ce sens, le respect des principes de subsidiarité et de rationalisation des relations avec la Secrétairerie d’Etat et à l’intérieur de celle-ci – entre ses diverses compétences -, est aussi nécessaire afin qu’elle soit, dans l’accomplissement de ses fonctions, l’aide directe la plus immédiate du Pape. Ceci aussi pour une meilleure coordination des différents secteurs des Dicastères et des Bureaux de la Curie. La Secrétairerie d’Etat pourra accomplir cette importante fonction qui est la sienne, justement en réalisant l’unité, l’interdépendance et la coordination de ses sections et de ses divers secteurs.

9. Synodalité

Le travail de la Curie doit être synodal : réunions habituelles des Chefs de Dicastères présidées par le Pontife Romain ; Audiences des Chefs de Dicastères régulières; réunions interdicastérielles habituelles. La réduction du nombre de Dicastères permettra des rencontres plus fréquentes et plus systématiques des différents Préfets avec le Pape, ainsi que des réunions des Chefs de Dicastères efficaces, ce que ne peut être le cas d’un groupe trop nombreux.

La synodalité doit être vécue aussi à l’intérieur de chaque Dicastère, en donnant une importance particulière au Congresso et une fréquence plus élevée au moins à la Session ordinaire. A l’intérieur de chaque Dicastère il faut éviter la fragmentation qui peut être produite par différents facteurs, comme la multiplication des secteurs spécialisés qui peuvent tendre à être autoréférentiels. La coordination entre ceux-ci doit être faite par le Secrétaire ou le Sous-Secrétaire.

10. Catholicité

Entre les collaborateurs, outre les prêtres et les consacrés/ées, la Curie doit refléter la catholicité de l’Église par l’embauche de personnel venant du monde entier, de diacres permanents et de fidèles laïcs dont le choix doit être attentivement fait sur la base de leur irréprochable vie spirituelle et morale et de leur compétence professionnelle. Il est opportun de prévoir l’accès d’un plus grand nombre de fidèles laïcs surtout dans les Dicastères où ils peuvent être plus compétents que des clercs ou des consacrés. De plus, la valorisation du rôle de la femme et des laïcs dans la vie de l’Église est de grande importance, ainsi que leur intégration dans les rôles de conduite des Dicastères, avec une attention particulière à la multiculturalité.

11. Professionnalisme

Il est indispensable que chaque Dicastère adopte une politique de formation permanente du personnel, pour éviter de « se rouiller » et de tomber dans la routine du fonctionnalisme.

D’autre part, il est indispensable d’archiver définitivement la pratique du promoveatur ut amoveatur. C’est un cancer.

12. Gradualité (discernement)

La gradualité est le fruit du discernement indispensable qui implique processus historique, scansion de temps et d’étapes, contrôle, corrections, expérimentations, approbations ad experimentum. Donc, dans ces cas, il ne s’agit pas d’indécision mais de la flexibilité nécessaire pour pouvoir atteindre une véritable réforme.

 

 

 

   
   

 

Le pape François a dressé un premier bilan sur la réforme de la Curie romaine en cours, le 22 décembre 2016, à l’occasion des vœux de fin d’année au Vatican. Il a lui-même énuméré les principales étapes déjà accomplies, notamment dans le domaine financier, dans la structure des dicastères et pour la protection des mineurs.

Devant les responsables de la Curie, le pape a souligné que la réforme était « un processus délicat ». Il a donné les bonnes attitudes à suivre, entre autres : fidélité à l’essentiel, continuel discernement, courage évangélique, sagesse ecclésiale, écoute attentive, silence positif, décisions fermes, autorité responsable, obéissance sans condition. Mais surtout « prière, prière et prière » pour s’abandonner à « la conduite sûre de l’Esprit Saint ».

Filant la métaphore médicale, le pape François a rappelé son discours sur les « maladies » de la Curie deux ans plus tôt : « Il était nécessaire de parler de maladies et de soins parce que toute opération, pour être un succès, doit être précédée de diagnostics approfondis, d’analyses soignées et doit être accompagnée et suivie de prescriptions précises ».

Comme dans tout parcours de soin, a-t-il ajouté dans son long discours, « il est normal, et même salutaire, de rencontrer des difficultés qui, dans le cas de la réforme, pourraient se présenter sous diverses typologies de résistances ».

Et le pape d’en énumérer trois : « les résistances ouvertes qui naissent souvent de la bonne volonté et du dialogue sincère ; les résistances cachées qui naissent des cœurs effrayés ou pétrifiés (…), de celui qui en paroles se dit prêt au changement, mais veut que tout reste comme avant » et « les résistances malveillantes » inspirées par le « démon », qui se réfugient « dans les traditions, dans les apparences, dans la formalité, dans le connu ».

Mais pour le pape, « les résistances bonnes – et même les moins bonnes – sont nécessaires et méritent d’être écoutées, accueillies et encouragées à s’exprimer, parce que c’est un signe que le corps est vivant ».

 

 

 

 

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28 novembre 2016

le Pape François souhaite à tous un bon Avent

Vigilance, sobriété, disponibilité, espérance, responsabilité: le pape souhaite à tous un bon « Avent »

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Angélus du premier dimanche de l’Avent 2016 (traduction complète)

 Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et soeurs, bonjour !

Dans l’Eglise commence aujourd’hui une nouvelle année liturgique, c’est-à-dire un nouveau chemin de foi du Peuple de Dieu. Et comme toujours nous commençons par l’Avent.

La page de l’Evangile (cf. Mt 24,37-44) nous introduit à l’un des thèmes les plus suggestifs du temps de l’Avent: la visite du Seigneur à l’humanité. La première visite – nous le savons tous – est advenue par l’Incarnation, la naissance de Jésus dans la grotte de Bethléem ; la deuxième venue se produit dans le présent : le Seigneur nous rend visite continuellement, chaque jour, il marche à nos côtés, et c’est une présence de consolation ; et enfin il y aura la troisième, la dernière visite, que nous professons à chaque fois que nous récitons le Credo : « Il viendra à nouveau dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». Le Seigneur nous parle aujourd’hui de sa dernière visite, celle qui aura lieu à la fin des temps, et il nous dit où notre chemin aboutira.

La Parole de Dieu met en relief le contraste entre le déroulement normal des choses, la routine quotidienne, et la venue du Seigneur à l’improviste. Jésus dit :

« En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis » (vv. 38-39).

Jésus dit cela. C’est toujours frappant de penser aux heures qui précèdent une grande calamité : tous font les choses habituelles sans se rendre compte que leur vie va être bouleversée. C’est sûr que l’Evangile ne veut pas nous faire peur, mais ouvrir notre horizon à une dimension ultérieure, plus grande, qui, d’une part, relativise les choses de chaque jour, mais en même temps les rend précieuses, décisives. La relation avec le Dieu-qui-vient-nous-visiter donne à chaque geste, à chaque chose une lumière différente, une épaisseur, une valeur symbolique.

Dans cette perspective, il y a aussi une invitation à la sobriété, à ne pas être dominés par les choses de ce monde, par les réalités matérielles, mais plutôt à les gouverner. Si, au contraire, nous nous laissons conditionner et dominer par elles, nous ne pouvons pas percevoir qu’il y a quelque chose de beaucoup plus important : notre rencontre finale avec le Seigneur : voilà ce qui est important.  Cela, cette rencontre. Et les choses de chaque jour doivent être dirigées vers cet horizon. Cette rencontre avec le Seigneur qui vient pour nous.

A ce moment-là, dit l’Evangile, « deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé » (v. 40). C’est une invitation à la vigilance, parce que, ne sachant pas quand Il viendra, il faut être toujours prêt à partir.

En ce temps de l’Avent nous sommes invités à élargir l’horizon de notre cœur, à nous laisser surprendre par la vie qui se présente chaque jour avec ses nouveautés. Pour faire cela, il faut apprendre à ne pas dépendre de nos sécurités, de nos schémas consolidés, parce que le Seigneur vient à l’heure où nous ne l’imaginons pas. Il vient pour nous introduire dans une dimension plus belle et plus grande.

Que Marie, la Vierge de l’Avent, nous aide à ne pas nous considérer propriétaires de notre vie, à ne pas opposer de résistance quand le Seigneur vient la changer, mais à être prêts à nous laisser visiter par lui, hôte attendu et bienvenu même s’il bouleverse nos plans.

 

12 novembre 2016

Jubilé des personnes en grande précarité: créer

 

Jubilé des personnes en grande précarité: créer «un sentiment d’appartenance»

 

   
   

Créer «  un sentiment d’appartenance » pour « les personnes qui souffrent de l’exclusion », c’est un des objectifs du grand rassemblement à Rome des  personnes sans-abri ou en grande précarité, à l’occasion du Jubilé de la miséricorde, indique l’association Fratello 2016. Son porte-parole, François Le Forestier, a présenté l’initiative, ce mardi 8 novembre 2016, au Vatican.

Fratello c’est en effet le nom du Jubilé des sans-abri et également le nom de l’association française qui a été créée début 2016 pour organiser ce jubilé. A l’origine de l’association, il y a des associations de colocation solidaire qui étaient déjà venues en pèlerinage à Rome en 2014 (Lazare, APA, Aux captifs la libération, Village St Joseph).

 

Car le pape François a invité les personnes en situation de précarité à passer trois jours ensemble, du 11 au 13 novembre, en réfléchissant sur le thème « Dieu console. Dieu pardonne. Dieu espère ».  Le samedi 12 novembre, en fin d’après-midi, une Veillée de la Miséricorde se tiendra dans la basilique Saint-Paul-hors-des-Murs, présidée par le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon.

 

Les pèlerins sont pour 2/3 des hommes et des femmes qui ont connu la rue ou qui la connaissent encore et pour 1/3 des amis bénévoles qui les accompagnent. Les groupes sont formés par des associations et des paroisses de 22 pays européens. Ces groupes se déclinent en fraternités d’une dizaine de pèlerins. 4 trains arrivent de Milan à Rome jeudi matin entre 9h40 et 11h avec les pèlerins du train spécialement affrété de Paris vers Milan.

Ce « festival européen de la joie et de la miséricorde »  vise à créer « un moment spécial de fraternité et de charité, et montrer que la place légitime des plus vulnérables de la société est au cœur de l’Église, pas à ses marges », indique un communiqué de Fratello 2016.

Le Jubilé des personnes en grande précarité  aidera à « renforcer la solidarité au sein de l’Église et entre des pays et des associations de toute l’Europe ».

Quelque 4000 personnes sont attendues de 22 pays participants, dont la France, l’Allemagne,  l’Espagne, le Portugal, l’Italie, La Grande-Bretagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Danemark, la Suisse, l’Autriche, la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, l’Ukraine, la Lettonie et la Lituanie. Les 121 associations et paroisses participeront à l’événement.

 

«Si chacun pouvait donner un petit quelque chose aux autres, dit Joe, participant du rassemblement, nous serions plus dans un monde plus compatissant. »

 

Au programme, vendredi, 11 novembre – Dieu console -, en la salle Paul VI du Vatican, avant l’arrivée du Pape : jonglage de rue d’un Autrichien, chorale de la rue qui vient de Nantes, Adam, accordéoniste polonais… Puis Christian Delouche, personne ayant connu la rue, Etienne Villemain, fondateur de l’association Lazare et initiateur de Fratello et le cardinal Barbarin accueilleront le pape. Ils prononceront un mot d’accueil.

Deux témoignages  de Christian Delouche, de Nantes, et de Robert, Polonais de Varsovie, seront présentés au pape. Ensuite, le pape donnera prendra la parole. Enfin, au nom de tous, 80 pèlerins seront présentés au pape à la fin de la rencontre.

Samedi 12 novembre – Dieu pardonne -, les pèlerins seront réunis par langue dans dix églises de Rome. La veillée Miséricorde du samedi soir compren une procession aux flambeaux, des témoignages, un enseignement du cardinal Barbarin, l’adoration eucharistique et le sacrement de réconciliation : Pierrot  témoignera de la vie fraternelle dans la diaconie du Var; Walter de la vie de foi dans la communauté franciscaine de Cologne (Allemagne), Sœur Faustine, de l’espérance à partir de son expérience en prison aux Etats-Unis,

 

Et donc, dimanche matin, 13 novembre, – Dieu espère -, la messe avec le pape François

 

 

 

20 septembre 2016

Le Pape François: Le film

Diocèse de Nice

Le pape François : le film

Actualité mise en ligne le :     20 septembre 2016                

 

Synopsis:                Qui se cache derrière le Pape François ?  

                 Ana,   jeune journaliste espagnole, est envoyée au Vatican pour couvrir le   conclave de 2005. Elle fait alors la connaissance du Cardinal Jorge   Mario Bergoglio, évêque de Buenos Aires, méconnu du grand public et   outsider de l’élection. Se liant d’amitié, elle apprend à mieux   connaitre la vie d’un homme humble et atypique qui a voué sa vie aux   luttes contre la dictature, la pauvreté, la drogue, l’esclavagisme   moderne. Elle découvre petit à petit le parcours incroyable, depuis son   enfance jusqu’à son élection de 2013, de celui qu’on appelle désormais   le Pape François. Titre original : Francisco, el Padre Jorge.

Date de sortie 28 septembre 2016 (1h44min)

                  Un film de  Beda Docampo Feijóo et Eduardo Giana.

 

17 septembre 2016

Cours annuel de formation du Pape François

 

Le pape François nous dit que le monde est fatigué des menteurs, des prêtres à la mode, des marchands de vaines croisades et nous mets en garde contre le risque de "négocier" sa dignité

Publié le 16 Septembre 2016

 

Comme le montre Vatican Insider le pape explique aux nouveaux évêques du cours annuel de formation ce vendredi 16 septembre 2016 que faire de la miséricorde pastorale n’est pas vendre les perles. Il ne faut ménager aucun effort pour atteindre le peuple de Dieu, et ainsi être proche de familles en fragilité. Dans les séminaires doivent viser la qualité et non la quantité, il faut donc se méfier de ceux qui se réfugient dans la rigidité.

"Le monde est fatigué des charmeurs menteurs. Et, permettez-moi de le dire : des prêtres ‘à la mode’ ou des évêques ‘à la mode’. Les gens flairent les narcissiques, les défenseurs de leurs propres causes, les marchands de vaines croisades." C’est ainsi que le pape François s’est adressé dans un long discours aux évêques nouvellement nommés, à Rome pour un cours de formation, touchant les diverses questions de leur ministère, de la nécessité de faire de la pastorale, "qui est accessible, tangible, à notre portée", à travers la miséricorde, qui est le "résumé de ce que Dieu offre au monde."

Les évêques, dit Jorge Mario Bergoglio, doivent être en mesure d'enchanter et d'attirer les hommes et les femmes de notre temps vers Dieu, sans se "plaindre", sans "négliger aucun effort pour les atteindre" ou le "récupérer", et grâce à l'initiation chrétienne ("Aujourd'hui, on demande trop de fruits dans des arbres qui ne sont pas assez cultivés").

Ils doivent être "attentifs quand un séminariste se réfugie dans les rigidités : cela cache toujours quelque chose de mauvais", et en agissant avec "une grande prudence et responsabilité dans l’accueil des candidats ou l’incardination des prêtres dans vos Églises locales", et enfin à accompagner les familles avec leur "fragilité".

Beaucoup de prêtres et d’évêques à la mode attirent, mais ont-ils le sens du pasteur ? Souvent ce n’est pas le cas. Pour éviter cela, le pape demande à être attentif aux vocations pour éviter des hommes trop rigides.

Dieu nous a donné une dignité, mais il existe un risque qu’elle “puisse se dégrader”. C’est l’avertissement du pape François, le 15 septembre 2016, devant 150 membres de l’Association biblique italienne, qu’il recevait au Vatican comme le montre cath.ch ce vendredi.

“Cela se produit lorsque nous négocions la dignité, lorsque nous embrassons l’idolâtrie, quand nous faisons une place dans notre cœur à l’expérience des idoles”, a-t-il ajouté. Parmi ces idoles, le pape François a pointé du doigt celle de l’argent : “l’homme perd sa propre dignité quand dans son cœur, les richesses prennent la place de Dieu”.

 

Le Souverain pontife a alors invité les exégètes à réfléchir à cette question : “Comment puis-je partager cette dignité, de sorte qu’elle se développe dans une réciprocité positive ?”. “Quand quelqu’un méprise (…) discrimine, il ne partage pas la dignité, mais le contraire”, a-t-il alors ajouté avant de conseiller de “s’examiner pour découvrir si et quand nous diffusons notre dignité envers notre prochain”.

 

L’Association biblique italienne est réunie à Rome du 8 au 16 septembre 2016 pour la 44e Semaine biblique nationale sur le thème: “Faisons l’être humain: homme et femme, déclinations de la polarité homme/femme dans les Écritures”.

 

16 juillet 2016

Le Pape François et l'attentat à Nice

 

Attentat de Nice: au Vatican, douleur, stupeur, consternation, sentiment d’absurdité

 

Le Saint-Siège multiplie les signes de solidarité

15 juillet 2016Anne KurianRome

 

Douleur, stupeur, consternation, sentiment d’absurdité devant la « haine homicide » qui a touché Nice, dans le sud-est de la France, au soir du 14 juillet 2016. Ce sont les sentiments du pape François et de ses collaborateurs, au lendemain de l’attentat qui a fait 84 morts et plus de 200 blessés.

Le Saint-Siège suit de près les événements français et multiplie les signes de solidarité. Après sa déclaration dans la nuit même du drame, et les divers messages du pape François par télégramme et sur twitter, le père Federico Lombardi a répondu à une interview téléphonique en direct pour la chaîne de télévision de la Conférence épiscopale italienne Tv2000.

« Le pape a suivi (…) avec beaucoup de consternation et beaucoup de douleur tout ce qui se passait, a confié le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Nous sommes restés tous bouleversés (…) car cette violence inouïe à l’occasion d’une fête [avec des] familles (…) est absolument horrible ». Et le « porte-parole du Vatican d’évoquer ces « familles, enfants (…) sauvagement tués ou blessés », une « immense douleur ».

Outre les larmes et prières du pape et sa « grande compassion » pour les victimes, le père Lombardi a exprimé une nouvelle fois la « condamnation la plus forte » pour « cette haine homicide, cette folie qui cherche la mort des créatures aimées par Dieu ». Pour le directeur du Bureau de presse, l’attentat perpétré par un Tunisien qui a foncé dans la foule au volant d’un camion, est une manifestation « de l’absurde », de « la négation de la vie sans aucun motif ou explication justifiable ».

 

Malgré la « grande stupeur » éprouvée face à cette « absurdité » qui est « le signe du mal le plus profond », il a souhaité que « l’on puisse continuer à croire dans la paix ». En ce sens, a estimé le père Lombardi, le pape François pourrait parler de cet attentat à l’angélus de dimanche prochain, 17 juillet, car il « désire nous accompagner, il sait que nous en avons besoin ».

 

 

 

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