Une heureuse et sainte année à vous tous.
La nouvelle année est-elle source de nouvelles décisions, de résolutions importantes ? A quoi bon prendre de bonnes résolutions qui ne tiendront pas bien longtemps ? En fait, ce qui est certain c’est que choisir de prendre de bonnes résolutions est un signe de bonne santé de l’âme, d’une croissance vers le Seigneur qui nous invite a être toujours plus proches de Lui. Oui, nous pouvons choisir de Le suivre un peu mieux cette année. Non pas en révolutionnant notre vie extérieurement mais en se laissant convertir intérieurement et du coup, il y aura des aspects extérieurs qui auront changés.
L’importance de la conversion quotidienne, le choix d’une proximité toujours plus vraie avec le Seigneur par la prière, le service des personnes, la formation personnelle, la relation fraternelle, pour rayonner de l’Evangile est nécessaire pour tout chrétien. Les épreuves nous accablent bien souvent, les difficultés nous surprennent et nous atterrent parfois, les moments de joies semblent être si peu goûtés, qu’en regardant une année passée, on pourrait se dire que cette année là sera si semblable, si éprouvante qu’il vaut mieux ne pas rêver et se laisser aller au fil de l’eau sans même prendre le gouvernail du navire.
Non, non et non ! Tout est possible avec la joie de la foi car avec le Seigneur Jésus, nous savons que nous sommes faits pour le bonheur, l’amour intense qui ne passera pas et que nous sommes déjà sur ce chemin aujourd’hui. Oui, Il change nos cœurs et nous donne le bonheur. J’aime particulièrement ce texte de Charles Péguy du « Porche du Mystère de la deuxième vertu » :
Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance
Et je n'en reviens pas.
Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout.
Cette petite fille espérance.
Immortelle
Car mes trois vertus dit Dieu,
Les trois vertus mes créatures,
Mes filles, mes enfants,
Sont elles-mêmes comme mes autres créatures,
De la race des hommes.
La Foi est une Epouse fidèle,
La Charité est une Mère,
Une mère ardente, pleine de cœur,
Ou une sœur aînée qui est comme une mère.
L'Espérance est une petite fille de rien du tout,
Qui est venue au monde le jour de Noël de l'année dernière,
Qui joue encore avec le bonhomme Janvier
Avec ses petits sapins en bois d'Allemagne. Peints.
Et avec sa crèche pleine de paille que les bêtes ne mangent pas,
Puisqu’elles sont en bois.
C'est cette petite fille pourtant qui traversera les mondes.
C'est cette petite fille de rien du tout.
Elle seule, portant les autres, qui traversera les mondes révolus.
La petite espérance s'avance entre ses deux grandes sœurs et on ne prend seulement pas garde à elle.
Sur le chemin du salut, sur le chemin charnel, sur le chemin raboteux du salut, sur la route interminable, sur la route entre ses deux sœurs la petite espérance
S'avance.
Entre ses deux grandes sœurs,
Celle qui est mariée,
Et celle qui est mère.
Et l'on n'a d'attention, le peuple chrétien n'a d'attention que pour les deux grandes sœurs,
La première et la dernière,
Qui vont au plus pressé,
Au temps présent,
A l'instant momentané qui passe.
Le peuple chrétien ne voit que les deux grandes sœurs, n'a de regard que pour les deux grandes sœurs.
Celle qui est à droite et celle qui est à gauche.
Et il ne voit quasiment pas celle qui est au milieu.
La petite, celle qui va encore à l'école.
Et qui marche,
Perdue entre les jupes de ses sœurs.
Et il croit volontiers que ce sont les deux grandes qui traînent la petite par la main.
Au milieu.
Entre les deux,
Pour lui faire faire ce chemin raboteux du salut.
Les aveugles qui ne voient pas au contraire,
Que c'est elle au milieu qui entraîne ses deux grandes sœurs.
Et que sans elle elles ne seraient rien.
Que deux femmes déjà âgées.
Deux femmes d'un certain âge.
Fripées par la vie.
C'est elle, cette petite, qui entraîne tout.
Car la Foi ne voit que ce qui est
Et elle voit ce qui sera
La Charité n'aime que ce qui est
Et elle aime qui sera.
Que l’Espérance soit votre soutien, votre joie, votre courage.
Je vous bénis affectueusement et que notre route soit remplie de tendresse dans le Seigneur. Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent …
M. le curé, Michel Dejouy