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Paroisse St Pierre-St Paul
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31 mai 2016

Méditation du Pape François

  

PAPE FRANÇOIS 

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

 Mardi 17 mai 2016

  L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 21 du 26 mai 2016

Cette envie d’arriver 

Il existe une « tentation » qui « divise et détruit l’Église » : c’est « l’envie mondaine d’avoir le pouvoir », l’envie et le désir « d’aller plus haut ». Cette tentation répond à la « pensée du monde », tandis que Jésus parle « de service, d’humiliation ». En se confrontant au passage évangélique du jour, extrait de l’Évangile de Marc (9, 30-37), toute la méditation du Pape s’est développée sur l’opposition entre ces « deux façons de parler ». L’Écriture, en effet, présente Jésus qui « enseigne à ses disciples » et en leur disant « la vérité sur sa propre vie » — sur la sienne, mais « également sur la vie des chrétiens, la “vraie” vérité » — révèle : « Le Fils de l’homme est remis entre les mains des hommes et ils le tueront ; mais, une fois tué, après trois jours, il ressuscitera ». 

 Le récit évangélique se poursuit et on peut lire que ceux-ci « continuent leur chemin, mais pas en silence » : les disciples « continuent à parler ». Une fois arrivés à Capharnaüm, Jésus demande : « De quoi discutiez-vous sur la route ? ». Aucune réponse. Ceux-ci « avaient honte de dire à Jésus, en effet, de quoi ils discutaient. Sur la route en effet, ils avaient discuté entre eux de savoir qui était le plus grand ». Voici, donc, l’opposition : « Jésus parle un langage d’humiliation, de mort, de rédemption, et eux parlent un langage d’arriviste : qui ira le plus haut dans le pouvoir ? ». Telle est l’une des tentations qu’ils avaient — « ils étaient tentés par la façon de penser du monde mondain » — mais « pas seulement eux ». C’est pourquoi Jésus s’empresse d’appeler les douze et de leur dire : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier et le serviteur de tous ». Cet enseignement de Jésus à ses disciples vaut pour tous : « Sur la route que Jésus nous indique pour aller de l’avant, le service est la règle. Le plus grand est celui qui sert, celui qui est le plus au service des autres, pas celui qui se vante, qui recherche le pouvoir, l’argent, la vanité, l’orgueil ». 

 Un enseignement nécessaire, car il s’agit « d’une histoire qui se vérifie tous les jours dans l’Église, dans chaque communauté », où souvent l’on se demande : « Mais chez nous, qui est le plus grand ? Qui commande ? ». Emergent alors les « ambitions », l’« envie de gravir les échelons, d’avoir le pouvoir ». La synthèse est dans l’opposition déjà évoquée : « Jésus parle un langage de service, d’humiliation, il dit même : “Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir” ». Au contraire, « le langage du monde est : “qui a le plus de pouvoir pour commander ?”. Et ce langage mondain est l’ennemi de Dieu ». 

Quand, en effet, il y a de la « vanité », une « envie mondaine d’avoir le pouvoir, pas de servir, mais d’être servi », l’on fait feu de tout bois. Ainsi, par exemple, il y a les « bavardages », le fait de « salir les autres ». Nous « savons tous » que « l’envie et les jalousies empruntent ce chemin et détruisent ». Tout cela « se vérifie dans chaque institution de l’Église : paroisses, collèges, autres institutions, même dans les évêchés... tous ». 

 Voilà les « deux façons de parler » : d’un côté, « l’esprit du monde, qui est l’esprit de richesse, vanité et orgueil » ; de l’autre, Jésus qui dit : « le Fils de l’homme est remis entre les mains des hommes et ils le tueront ». Il « est venu pour servir et il nous a enseigné la route à suivre dans la vie chrétienne : le service, l’humilité ». Du reste, « quand les grands saints disaient qu’ils se sentaient très pécheurs, c’est parce qu’ils avaient compris cet esprit du monde qui était en eux et ils avaient de nombreuses tentations mondaines ». En effet, « aucun de nous ne peut dire : “Non, moi non, pas moi... je suis une personne sainte, propre”. Nous sommes tous tentés par ces choses, nous sommes tentés de détruire l’autre pour monter ». C’est une « tentation mondaine » qui « divise et détruit l’Église », et ce n’est bien entendu pas « l’Esprit de Jésus ». 

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29 mai 2016

BONNE FETE MAMAN !

A la plus belle des mamans !!!

Marie 1

Et à TOUTES les autres, sans distinction d'âge, d'origine ou de conviction

BONNE FÊTE !!

L'équipe du blog!

24 mai 2016

UNE VISION QUE NOUS PRIONS POUR QU'ELLE DEVIENNE PARTOUT REALITE!

 

 

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Le BUISSON ARDENT ou le portrait du prêtre selon le cœur du PAPE FRANÇOIS
D’après Constance ROQUES le 17 Mai 2016 (sur ZENITH)

 

« Le Pape François a brossé un portrait du prêtre idéal dans son discours de l’ouverture de la 69e Assemblée générale de la Conférence épiscopale italienne (C.E.I.)….
Il a parlé devant les évêques italiens de « la triple appartenance »  qui « constitue » les prêtres : « appartenance au Seigneur, à l’Église et au Royaume »…. »

Voici la traduction complète du discours d’ouverture du pape François. Nous en remercions les auteurs et Constance Roques en particulier.

Nous n’en ferons aucun commentaire, tout en ayant trouvé ce texte passionnant et d’une nécessité urgente. 

l'Equipe de blog.

 

DISCOURS du Pape FRANÇOIS

Chers frères,

Je suis particulièrement heureux d’ouvrir avec vous cette Assemblée en raison du thème que vous avez pris pour fil directeur de vos travaux – le renouvellement des clercs – avec la volonté de soutenir leur formation au long des différentes saisons de la vie.

La Pentecôte que nous venons de célébrer met bien en lumière votre objectif. L’Esprit-Saint demeure, en effet, le protagoniste de l’histoire de l’Église : c’est l’Esprit qui habite en plénitude dans la personne de Jésus et qui nous introduit dans le mystère du Dieu vivant ; c’est l’Esprit qui a animé la réponse généreuse de la Vierge Marie et des saints ; c’est l’Esprit qui agit dans les croyants et dans les hommes de paix, et qui suscite la généreuse disponibilité et la joie évangélisatrice de tant de prêtres. Sans l’Esprit Saint, nous le savons, il n’existe pas de possibilité de vie bonne ni de réforme. Prions et engageons-nous à garder sa force, afin que « le monde de notre temps puisse recevoir la Bonne Nouvelle […] de ministres de l’Évangile dont la vie irradie de ferveur » (Paul VI, exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, 80).

Ce soir, je ne veux pas vous offrir une réflexion systématique sur la figure du prêtre. Essayons plutôt de renverser la perspective et de nous mettre à l’écoute, dans la contemplation. Approchons-nous, presque sur la pointe des pieds, de l’un des nombreux curés qui se dépensent dans nos communautés ;  laissons le visage de l’un d’eux passer devant les yeux de notre cœur et demandons-nous simplement : qu’est qui donne du sel à sa vie ? Pour qui et pour quoi engage-t-il son service ? Quelle est la raison ultime de son don de lui-même ?
Je souhaite pour vous que ces questions puissent reposer en vous, dans silence de la prière tranquille, dans un dialogue franc et fraternel : les réponses qui jailliront vous aideront à distinguer aussi les propositions de formation sur lesquelles investir courageusement.
1. Que veut donc dire donner du goût à la vie de « notre » prêtre ? Le contexte culturel est très différent de celui au cours duquel ils ont fait leurs premiers pas dans leur ministère. En Italie, aussi, beaucoup de traditions, d’habitudes et de visions de la vie ont été affectées par un profond changement d’époque.
Nous qui nous retrouvons souvent à déplorer cette époque sur un ton amer et accusateur, nous devons aussi en percevoir la dureté : dans notre ministère, combien de personnes rencontrons-nous qui sont essoufflées par manque de points de repère vers lesquels se tourner ! Combien de relations blessées ! Dans un monde où chacun se prend pour la mesure de tout, il n’y a plus de place pour le frère.
Sur cette toile de fond, la vie de notre prêtre devient éloquente parce qu’elle est différente, alternative. Comme Moïse, c’est quelqu’un qui s’est approché du feu et qui a laissé les flammes brûler ses ambitions de carrière et de pouvoir. Il a fait un bûcher y compris des tentations de se considérer comme un « dévot » qui se réfugie dans un intimisme religieux bien peu spirituel.

Notre prêtre est pieds-nus, sur une terre qu’il s’obstine à croire et à considérer comme sainte. Il ne se scandalise pas des fragilités qui secouent l’âme humaine : conscient d’être lui-même un paralytique guéri, il se garde à distance de la froideur du rigoriste, ainsi que de la superficialité de celui qui veut se montrer condescendant à moindres frais. Au contraire, il accepte de prendre sur lui l’autre, se sentant participant et responsable de son destin.

Avec l’huile de l’espérance et de la consolation, il se fait proche de chacun, attentif à partager son sentiment d’abandon et sa souffrance. Ayant accepté de ne pas disposer de lui-même, il n’a pas d’agenda à défendre, mais il remet tous les matins au Seigneur son temps pour se laisser rencontrer par les gens et faire de sa personne une rencontre. Ainsi, notre prêtre n’est pas un bureaucrate ni un fonctionnaire anonyme de l’institution ; il ne s’est pas consacré à un rôle de bureau et n’est pas motivé par les critères de l’efficacité.

Il sait que l’Amour est tout. Il ne cherche pas d’assurances terrestres ou de titres honorifiques, qui poussent à mettre sa confiance en l’homme ; dans son ministère, il ne demande pour lui-même rien qui aille au-delà de ses besoins réels, et n’est pas préoccupé de s’attacher les personnes qui lui sont confiées. Son style de vie simple et essentiel, toujours disponible, le rend crédible aux yeux des gens et le rend proche des humbles, dans une charité pastorale qui rend libres et solidaires. Serviteur de la vie, il marche avec le cœur et au pas des pauvres ; il s’enrichit de leur fréquentation. C’est un homme de paix et de réconciliation, un signe et un instrument de la tendresse de Dieu, attentif à diffuser le bien avec la même passion que d’autres prennent soin de leurs propres intérêts.

Le secret de notre prêtre, vous le savez bien, se trouve dans ce buisson ardent qui marque au fer son existence, la conquiert et la conforme à celle de Jésus-Christ, vérité définitive de sa vie. C’est son rapport avec lui qui le garde, le rendant étranger à la mondanité spirituelle qui corrompt, ainsi qu’à tout compromis et toute mesquinerie. C’est l’amitié avec son Seigneur qui le pousse à embrasser la réalité quotidienne avec la confiance de celui qui croit que ce qui est impossible à l’homme ne l’est pas pour Dieu.

2. Ainsi nous pouvons aborder plus directement les autres questions desquelles nous sommes partis. Pour qui notre prêtre engage-t-il son service ? La question doit peut-être être précisée. En effet, avant même de nous interroger sur les destinataires de son service, nous devons reconnaître que le prêtre est tel dans la mesure où il se sent partie prenante de l’Église, d’une communauté concrète dont il partage le chemin. Le peuple fidèle de Dieu demeure le sein d’où il est tiré, la famille dans laquelle il est impliqué, la maison à laquelle il est envoyé. Cette commune appartenance, qui jaillit du baptême, est la respiration qui libère d’une autoréférence qui isole et emprisonne : « Quant ton bateau commencera à planter ses racines dans l’immobilité du quai, rappelait Dom Helder Camara, prend le large ! ». Pars ! Et, surtout, non pas parce que tu as une mission à accomplir, mais parce que structurellement tu es un missionnaire : en rencontrant Jésus, tu as expérimenté la plénitude de la vie et, pour cette raison, tu désires de tout ton être que d’autres se reconnaissent en lui et puissent garder son amitié, se nourrir de sa parole et le célébrer dans la communauté.

Celui qui vit pour l’Évangile entre ainsi dans un partage vertueux : le pasteur est converti et confirmé par la foi simple du peuple saint de Dieu avec lequel il agit et dans le cœur duquel il vit. Cette appartenance est le sel de la vie du prêtre ; elle fait que son trait distinctif soit la communion, vécue avec les laïcs dans des rapports qui savent valoriser la participation de chacun. En ce temps pauvre en amitié sociale, notre première tâche est de construire des communautés ; l’aptitude à la relation est par conséquent un critère décisif de discernement vocationnel.

De la même façon, pour un prêtre, il est vital de se retrouver dans le cénacle du presbyterium. Que de tristesse chez ceux qui, dans la vie, sont toujours un peu à mi-chemin, un pied levé ! Ils calculent, ils soupèsent, ils ne risquent rien par peur de se perdre… Ce sont les plus malheureux ! Notre prêtre, lui, avec ses limites, est quelqu’un qui se met en jeu jusqu’au bout : dans les conditions concrètes où la vie et le ministère l’ont mis, il s’offre gratuitement, humblement et joyeusement. Même quand personne ne semble s’en rendre compte. Même lorsqu’il a l’intuition qu’humainement peut-être que personne ne le remerciera à la hauteur du don sans mesure qu’il fait de lui-même.

Mais, il le sait, il ne pourrait pas faire autrement : il aime la terre, il reconnaît qu’elle est visitée tous les matins par la présence de Dieu. Il est l’homme de la Pâque, du regard tourné vers le Royaume, vers lequel il sent que l’histoire humaine chemine, malgré ses retards, ses obscurités et ses contradictions. Le Royaume – la vision que Jésus a de l’homme – est sa joie, l’horizon qui lui permet de relativiser le reste, d’apaiser préoccupations et anxiété, de rester libre des illusions et du pessimisme, de garder la paix dans son cœur et de la diffuser par ses gestes, ses paroles et son comportement.

Chers frères, voilà tracée la triple appartenance qui nous constitue : appartenance au Seigneur, à l’Église et au Royaume. Ce trésor dans des vases d’argile doit être gardé et encouragé ! Prenez conscience jusqu’au bout de cette responsabilité, chargez-vous en avec patience et disponibilité de temps, de mains et de cœur.

Je prie pour vous la Vierge Sainte, pour que son intercession vous garde accueillants et fidèles.
Ensemble, avec vos prêtres, puissiez-vous achever votre course, le service qui vous a été confié et par lequel vous participez au mystère de l’Église notre Mère.
Merci

 

 

 

11 mai 2016

6 principes pour la paix interreligieuse

 

ONU: six principes pour la paix interreligieuse, par Mgr Auza

 

« Un rejet total et inconditionnel de la violence au nom de la religion »

 

10 mai 2016Constance RoquesOrganismes internationaux, Rome

 

 

Mgr Bernardito Auza, Mission du Saint-Siège à l'ONU à New-York

 

« Nous devons donc réaffirmer collectivement notre résolution commune à combattre le fléau de l’extrémisme violent, du terrorisme, de l’intolérance et de la haine religieuse », déclare Mgr Auza qui rappelle six principes fondamentaux à commencer par « un rejet total et inconditionnel de la violence au nom de la religion ».

 

Mgr Bernardito Auza, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, est en effet intervenu lors du « débat de haut-niveau de l’Assemblée générale de l’ONU sur les religions pour la paix », dans la Salle du Conseil de tutelle au siège des Nations Unies à New York, le 6 mai 2016.

 

Le sujet de son intervention touchait « l’Harmonie interconfessionnelle – promouvoir le dialogue et la tolérance interreligieux ainsi qu’une culture de paix ».

 

Mgr Auza prône six principes:

 

  • « un rejet total et inconditionnel de la violence au nom de la religion »,

  • « la violence et le terrorisme ne doivent être identifiés à aucune religion, race, nationalité ou culture spécifique »,

  • « l’éducation au respect de la dignité inviolable de toute personne humaine et de ses droits inaliénables »,

  • « la poursuite incessante du dialogue interreligieux et interculturel »,

  • « l’éradication des causes de l’extrémisme violent »,

  • « une résolution plus grande, un engagement persévérant et une vision à long terme ».

    Voici notre traduction intégrale de son intervention.

    A.B.

    Allocution de Mgr Auza

    Je tiens à remercier Son Excellence M. Mogens Lykketoft, président de l’Assemblée générale, de m’avoir invité pour parler à ce panel consacré au thème : « Harmonie interconfessionnelle – promouvoir le dialogue interreligieux et la tolérance ainsi qu’une culture de la paix ».

    La façon dont les événements liés à la religion ont dominé même les médias les plus séculiers de notre époque semble suggérer que l’annonce déjà ancienne de la mort de Dieu a été plutôt prématurée et que les nouvelles sur la disparition des religions ont été nettement exagérées. Ces rapports d’informations, pourtant, n’étaient malheureusement pas le type de nouvelles que les personnes vraiment religieuses auraient aimé entendre : tous prétendument perpétrés « au nom de la religion ! ». Les exemples sont légion et nous les connaissons  ou nous en avons entendu parler.

    Nous devons donc réaffirmer collectivement notre résolution commune à combattre le fléau de l’extrémisme violent, du terrorisme, de l’intolérance et de la haine religieuse. Admettre un problème commun est déjà le début d’un dialogue réel. Le pape François n’a cessé de souligner en paroles et en actions certains principes par lesquels une harmonie interconfessionnelle et une culture de la paix pourraient être réalisée. Je voudrais souligner ici six de ces principes :

    Le premier principe est un rejet total et inconditionnel de la violence au nom de la religion. Personne ne peut se considérer comme un vrai croyant tout en planifiant et mettant en œuvre des actes de violence. À New York, Tirana, Sarajevo, Ankara ou Bangui, le pape François a rallié des responsables religieux et des croyants pour condamner leurs coreligionnaires qui cherchent à instrumentaliser leur religion pour justifier la violence. Tous les croyants doivent dire non à la haine, à la revanche et à la violence, en particulier à cette violence perpétrée au nom d’une religion ou de Dieu lui-même.

    Le deuxième principe est que la violence et le terrorisme ne doivent être identifiés à aucune religion, race, nationalité ou culture spécifique. Aucune religion ou culture n’est violente par nature. Toutes les religions et les cultures peuvent être capables de violence. Ici aussi, il y aurait beaucoup à dire sur le rôle négatif des médias lorsqu’ils projettent, même implicitement, certains stéréotypes d’association entre la violence et une religion ou une culture spécifique.

    Le troisième principe est l’éducation au respect de la dignité inviolable de toute personne humaine et de ses droits inaliénables, en particulier ces droits que les extrémistes violents sont le plus enclins à enfreindre, comme la liberté religieuse incluant la liberté de changer de religion ou de confession, le droit à parler librement et le respect des femmes et des filles. L’éducation est essentielle pour dissiper les préjugés et les stéréotypes, les peurs injustifiées et la discrimination, pour laisser la place au respect mutuel, à une culture de la paix et de la rencontre, et à la libération d’énergies plus positives pour le bien de tous.

    Le quatrième principe est la poursuite incessante du dialogue interreligieux et interculturel, d’autant plus au milieu de la persécution religieuse, de l’intolérance religieuse, des tensions interconfessionnelles et des conflits sociaux. Lors de sa rencontre, l’autre jour, au Vatican, avec les membres de l’Institut royal pour les études interconfessionnelles d’Amman, en Jordanie, le pape François a décrit le dialogue par ces mots très simples : « Dialoguer, c’est sortir de nous-mêmes, par une parole, pour entendre la parole de l’autre. Les deux paroles se rencontrent, deux pensées se rencontrent. C’est le premier pas d’un chemin. Après cette rencontre de la parole, les cœurs se rencontrent et entament un dialogue d’amitié qui se termine par une poignée de main. La parole, les cœurs, les mains. C’est simple ! Un petit enfant sait le faire. »

    Quelle que soit la gravité des menaces que fait peser le terrorisme sur notre sécurité collective, la coercition militaire seule ne sera jamais une réponse efficace et durable à cela. Nous avons besoin d’une culture de la rencontre et du dialogue qui encourage l’acceptation mutuelle et promeuve des sociétés inclusives, contribuant à une paix et une sécurité durables. Le dialogue interreligieux, pour qu’il ait véritablement des conséquences sur la paix et le développement, ne devrait pas se limiter simplement aux responsables des communautés religieuses, mais aussi s’étendre le plus loin possible à tous les croyants, puisque c’est par-dessus tout une conversation sur la vie qui peut mener à la rencontre des cœurs et des esprits.

    Le cinquième principe est l’éradication des causes de l’extrémisme violent. Les jeunes sont attirés par les idéologies extrémistes parce qu’ils se sentent socialement aliénés et exclus, ou à cause de la pauvreté ou du chômage chronique. Ceux qui rejoignent des groupes terroristes viennent souvent de familles d’immigrants pauvres, déçus par ce qu’ils ressentent comme une situation d’exclusion et par le manque d’intégration et de valeurs dans certaines sociétés. Les gouvernements doivent s’engager envers la société civile pour traiter les problèmes des communautés les plus à risque de radicalisation et de recrutement et pour réaliser leur intégration sociale satisfaisante.

    Le sixième principe est qu’une société harmonieuse n’est jamais le résultat d’un effort une fois pour toutes, mais plutôt qu’elle est consolidée à travers des milliers d’actions quotidiennes qui sont les pierres angulaires de sociétés justes et pacifiques. La poursuite constante du dialogue interreligieux et interculturel peut être pénible et répétitive, exigeant une résolution plus grande, un engagement persévérant et une vision à long terme.

    Immédiatement après son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, le 25 septembre dernier, le pape François s’est rendu au Musée du Mémorial du 9 septembre, où les responsables de toutes les confessions présentes à New York se sont rassemblés pour réfléchir et prier ensemble. En ce lieu si associé à la haine, à l’extrémisme violent et au terrorisme, un lieu souvent invoqué pour justifier de brûler les ponts et de rester éloignés les uns des autres, le pape voulait que nous voyions que la guérison et la réconciliation sont possibles, y compris sur la « scène » de l’un des crimes les plus horribles de tous les temps.

    Maintenant plus que jamais auparavant, le pape François nous met au défi de transformer des lieux de haine et de conflit en des lieux de guérison et de réconciliation, des lieux de mort et de destruction en des lieux de vie nouvelle et de nouveaux bâtiments, conduisant ainsi à une société où une culture de paix et de coexistence harmonieuse devient un lieu concret de vie, la norme plutôt qu’une exception.

    Merci.

 

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